Le titre de cette page est un brin accrocheur,
nous le reconnaissons volontiers, mais ce n'est évidemment pas cela qui peut
l'empêcher de correspondre à la réalité.
Le point essentiel de
cet enregistrement est situé au moment où Charlotte, une auditrice connaissant manifestement
bien le milieu de la télévision, explique ce qui suit (ce passage se trouve à 2 min 59
sec) :
« Maintenant tout est politique à France Télévisions. Et juste la petite chose sur Thierry Ardisson... Thierry Ardisson ne dit pas
qu'on ne lui a pas dit il y a un an (ndlr : à propos du
de son contrat d'exclusivité), il dit juste... Voilà, et là Jean-Marc vous êtes très perspicace, il faut sortir la cassette de votre émission il y a 15 jours, quand Baudillon et Ardisson ont parlé, Ardisson disait : « J'en
ai parlé dans un déjeuner et vous m'avez dit... et tu m'as dit que je pouvais aller signer » et Baudillon ne dit pas le contraire ! Et hier il disait tout le contraire.
Il faut sortir ce bout d'émission. Voilà le problème. »
Il est clair que cette
auditrice a mis dans le "mille", le problème se situe précisément là. Bien que son
intervention semble passée inaperçue dans les médias, la clef de cette affaire
se trouve dans ce petit bout de phrase :
« Tu m'as dit que je pouvais aller signer... »
Or, la seule chose que Jean-Baptiste Jouy trouve à objecter à
Charlotte ne concerne qu'un détail de gestion : les CDD de France 2.
Cet enregistrement va jusqu'à la fin de l'intervention de Mr Jouy pour
démontrer que celui-ci ne dément à aucun moment les propos de cette auditrice
qui ont été repris ci-dessus.
On peut donc considérer que cette façon un rien hypocrite de botter en touche constitue
une reconnaissance tacite du piège tendu à Thierry Ardisson, puisque le vieil
adage « Qui ne dit mot consent » n'a rien perdu de son
bon sens.
Patrick De Carolis ne pourra même pas prétendre que les propos de son directeur des programmes ne l'engageaient pas, puisque lui-même déclarait
à Jean-Marc Morandini le 30-05-2006 :
« Nous
n'avons pas l'habitude, nous, de confirmer ce que nous disons par oral, de le confirmer par écrit, d'envoyer du papier bleu...
Nous travaillons en confiance, simplement. »
Le directeur de France Télévisions ne pouvait être plus clair en ce qui concerne la valeur d'une parole.
Donc, pour ce qui est de la confiance,
on est priés de repasser.
Afin d'essayer d'atténuer l'image négative que cela donne de
leur groupe et, par la même occasion, tenter de réfuter les accusations de
manoeuvres bassement politiciennes liées à une partie du gouvernement, Patrick De Carolis,
Jean-Baptiste Jouy et Philippe Baudillon déclarent à qui veut l'entendre
– en insistant lourdement – que ce serait
Thierry Ardisson qui aurait choisi de partir, mais un examen un peu approfondi de cette affaire démontre qu'ils ont fait
tout
ce qu'il fallait pour que leur "encombrant" animateur se retrouve dans une impasse.
La rédaction
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- Patrick De Carolis : directeur de France Télévisions, auteur de "Conversation" (aux
Editions Plon) coécrit avec Bernadette Chirac
- Philippe Baudillon : directeur général de France 2, il est apparenté à Dominique de Villepin et fut un collaborateur du
Premier Ministre
- Bastien Millot : directeur délégué auprès de De Carolis, il fut le directeur adjoint du cabinet de
Jean-François Copé, ministre délégué au Budget et à la Réforme de l’Etat
- Jean-Baptiste Jouy : nommé directeur des programmes de France 2 en septembre 2005 sur proposition de
Philippe Baudillon, il fut le Directeur Général de RTL 2 et Fun Radio
- Yves Bigot : ancien directeur des programmes de France 2, il est
à cette date le directeur des programmes de la RTBF
(les chaînes publiques belges).
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